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Comment choisir la bonne assurance vie

En 2019, un de mes collègues est mort subitement. 

Il est parti de chez lui un matin en disant au revoir à sa fille, mais il n’est jamais revenu. Il a eu un arrêt cardiaque en pleine rue et est mort presque sur-le-champ.

Après des mois à essayer de rassembler de l’argent pour rapatrier son corps ou faire venir sa famille au Canada, il a été incinéré et sa famille a suivi ses funérailles via internet.

Cette histoire bien triste est celle de nombreux immigrants à travers le pays et même le monde. Une personne décède, on veut rapatrier le corps dans le pays d’origine, mais on ne dispose pas des moyens financiers nécessaires pour le faire. Alors on fait appel à la générosité des communautés via des campagnes de sociofinancements en ligne. Ces campagnes ne génèrent pas toujours les sommes escomptées comme cela a été le cas pour mon collègue ou alors elles prennent de nombreux mois pour atteindre les objectifs (à moins d’une intervention médiatique ou d’influenceurs et même là, rien n’est sûr).

Il existe pourtant un moyen très simple d’éviter tout cela et d’avoir des funérailles à notre goût : l’assurance vie. 

À quoi sert une assurance vie ?

L’assurance vie verse une somme d’argent à des bénéficiaires lorsque la personne assurée décède. Le principe est le même que tous les autres types d’assurance à la différence qu’ici, c’est la vie qui est assurée. 

L’assurance vie sert notamment à couvrir les frais funéraires et de rapatriement de la dépouille au pays d’origine, à maintenir le niveau de vie de la famille de la personne décédée, à payer les dettes, etc.

Pour qui l’assurance vie ?

Si votre valeur nette égale des millions de dollars et qu’advenant votre décès, tous les frais relatifs à vos funérailles et vos obligations financières seront couverts, alors vous n’avez pas besoin d’une assurance vie. 

Mais si, comme beaucoup d’entre nous, vous aspirez encore à bâtir votre richesse et votre patrimoine, alors vous avez besoin d’une assurance vie. 

Les jeunes pensent souvent à tort qu’ils n’ont pas besoin d’une assurance vie. Du fait de leur âge, ils n’envisagent pas la possibilité de mourir dans quelques années. C’est peut-être vrai, peut-être pas. La vérité est que nous n’en savons rien. C’est pourquoi il est préférable de s’assurer le plus tôt possible. Car devinez quoi, plus vous vous assurez jeune, plus vos primes vous reviennent moins chères, car vos facteurs d’assurabilité sont, en principe, bons.

L’assurabilité est la capacité de la personne qui souhaite s’assurer à remplir les conditions établies par les compagnies d’assurance pour lui offrir le produit sollicité. L’assurabilité prend en compte des facteurs tels que l’âge (en règle générale on estime qu’un jeune a moins de chances de mourir qu’un vieillard), le sexe (les hommes paient généralement plus cher que les femmes), l’emploi, le lieu de résidence, l’état de santé, le tabac, l’alcool, les drogues, les sports (extrêmes ou pas). 

Deux personnes ayant le même âge peuvent donc avoir des primes d’assurance différentes en fonction de leur style de vie.

On recommande de s’assurer le plus tôt possible, car avec l’âge viennent des maladies qui peuvent nuire à l’assurabilité.

Beaucoup de personnes suggèrent d’assurer sa vie lorsqu’on a des personnes à charge ou lorsqu’on a des dettes pour garantir que ces personnes et ces dettes seront prises en charge en cas de décès prématuré. Pour nous autres immigrants, je suggère d’avoir une assurance vie même si on n’a pas de personne à charge et de dettes. S’il arrivait malheur, je pense qu’on voudrait tous ne pas léguer le stress financier de rapatrier notre dépouille à notre familles dans nos pays d’origine. À moins aussi que vous ayez décidé que vous vous ferez incinérer et les cendres seront dispersées dans le Saint-Laurent. 

C’est pourquoi il est important de souscrire dès que possible à une assurance vie, quels que soient son âge et ses charges.

Notons cependant que selon son statut de résidence, on peut ne pas être admissible à une assurance vie. Pour les résidents temporaires, il faut avoir vécu au moins deux ans au Canada.

Quel type d’assurance vie ?

Il existe plusieurs types d’assurance vie : temporaire, entière, universelle, collective, à émission garantie. 

L’assurance vie temporaire vous couvre pendant une période prédéterminée : 10, 20, 30 ans ou plus. 

Si vous décédez pendant la période de couverture, vos bénéficiaires reçoivent la somme prévue dans votre contrat. Sinon, vous pouvez renouveler votre contrat temporaire ou y mettre fin. L’assurance vie temporaire ne permet pas de recevoir une somme d’argent si vous mettez fin à votre contrat (valeur d’achat).

L’assurance vie temporaire est le meilleur choix, car elle constitue un filet de sécurité pendant que vous construisez votre patrimoine et votre richesse. Elle vous permet de travailler à augmenter vos actifs en ayant l’esprit tranquille que, s’il arrivait malheur, vos obligations financières seront couvertes sans que vos proches aient à lancer des campagnes de financements participatifs en ligne pour y parvenir. 

Lorsque l’hypothèque et toutes les autres dettes sont payées, les enfants sont à l’université ou travaillent déjà, vous êtes à la retraite, vous avez des investissements et des épargnes qui vous permettent de vivre confortablement, une assurance vie devient caduque puisque votre décès n’entraînera aucun stress financier pour vos survivants.

L’assurance vie entière ou permanente vous couvre pour toute votre vie

Contrairement l’assurance vie temporaire, ce type d’assurance permet d’obtenir une somme d’argent si vous mettez fin au contrat. Elle offre aussi beaucoup de flexibilité, car l’assureur peut demander des paiements pendant une période fixe et non pour toute votre vie. Certaines assurances offrent également la participation aux bénéfices. Ce qui signifie qu’en tant qu’assuré, vous recevez des parts dans les bénéfices réalisés par votre assureur.

Certaines personnes vont préférer ce type d’assurance, car elles estiment que c’est aussi une façon d’épargner pour laisser un héritage à leurs survivants, mais il faut comparer les rendements de cette « épargne » à ce que vous pourriez obtenir en investissant vous-même votre argent.

L’assurance vie universelle offre un volet assurance et épargne. La prime que vous payez à l’assureur sert à payer le coût de l’assurance et à mettre l’argent dans un compte d’investissement appelé fonds de capitalisation. Vous pouvez choisir les investissements à faire avec votre fonds de capitalisation, mais il y a des clauses contractuelles à respecter. C’est à voir avec l’assureur.

L’assureur paie 15 % d’impôt sur les revenus de placements générés. En principe, c’est l’assureur qui paie, mais ça ne m’étonnerait pas que cela vous soit facturé d’une manière ou d’une autre et que ça affecte le rendement de vos placements avec l’assureur ou vos primes. 

Comme pour l’assurance vie entière, il faut comparer les rendements du fonds de capitalisation avec les rendements que vous pourriez obtenir dans d’autres types d’investissements.

L’assurance vie collective est offerte avec votre employeur. C’est une assurance vie temporaire qui vous couvre pendant tout le temps où vous êtes en emploi avec l’employeur avec lequel vous y avez souscrit. Les protections offertes le sont par tranche de salaire. La première tranche correspond à votre salaire annuel et les tranches supplémentaires sont un multiple de votre salaire annuel. Pour un salaire de 50 000 $, la première tranche sera de 50 000 $ et les tranches supplémentaires peuvent être de 50 000 $ également, pas 40 000 $ ni 60 000 $.

Ce type d’assurance est intéressant, car on a un droit de transformation si on quitte son employeur. Avant de quitter l’employeur qui nous offre l’assurance, on peut transformer son assurance collective en assurance individuelle. On n’a pas besoin de passer de tests de santé pour prouver qu’on est assurable. Le coût de l’assurance est établi selon l’âge de l’adhérent.

L’assurance vie à émission garantie est offerte aux personnes de 40 à 75 ans dont l’assurabilité n’est plus très bonne. Les assureurs savent que ceux qui recourent à ce type d’assurance se qualifient difficilement pour les autres types d’assurance. Ils vont donc charger plus cher pour les primes de l’assurance à émission garantie. Par ailleurs, les montants d’assurance ici sont limités.

Montant de l’assurance

Lorsqu’on choisit une assurance vie, il faut se refréner de prendre des montants de couverture extravagants simplement parce que c’est beau sur le papier. Il faut analyser soigneusement ses besoins et déterminer de combien les survivants auraient besoin pour ne pas être ruinés advenant un décès. 

On recommande souvent de prendre une assurance d’une valeur de dix fois son revenu annuel. Je pense que tout dépend de la situation et des besoins. Pour décider du montant de son assurance, il faut considérer :

– Le montant total de ses dettes,

– La situation personnelle (conjoint, enfants en bas âge, famille à soutenir au pays d’origine, etc.)

– Les frais funéraires,

– Le coût de rapatriement de la dépouille au pays d’origine,

– Le revenu du conjoint si applicable,

– Les actifs dont on dispose, et

– Toute autre obligation financière.

Au vu de ce qui précède, on peut penser que le montant idéal serait un million de dollars. Mais il faut garder à l’esprit que l’assurance est là pour soutenir la famille dans les premiers mois après le décès, le temps d’ajuster le niveau de vie à la nouvelle situation. On ne voudrait pas que son/sa partenaire ne puisse pas faire son deuil parce qu’il faut déjà payer les dettes. 

L’assurance ne va pas remplacer le revenu familial qu’on a perdu avec un décès pour toute la vie. S’il faut déménager pour prendre une maison plus petite et rembourser plus facilement l’hypothèque, changer d’école aux enfants du privé au public, le montant versé par l’assureur est là pour aider dans la transition.

Pour une personne seule sans dettes, l’assurance va couvrir les frais funéraires et de retour au pays.

L’assurance vie reste mal connue et beaucoup n’en voient pas l’utilité, mais elle est un coussin de sécurité très important dans notre planification financière. Nul ne sait de quoi demain est fait, il est mieux de se protéger et de protéger ceux qui nous sont chers du mieux qu’on peut contre la détresse financière que pourrait entraîner un décès prématuré.

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