En mai dernier, j’ai dû prendre mon premier appartement. La nouvelle m’est tombée dessus en mars et ça a fait mal financièrement.
Ça fait 6 ans que je suis au Canada et pendant les cinq premières années et demi, j’ai vécu en colocation. J’aimais vivre en colocation et je prévoyais d’y vivre pendant une année encore avant de prendre mon propre appartement. Sauf qu’à l’été 2021, une de mes coloc a rencontré quelqu’un et a déménagé avec lui.
Jusque là tout va bien. Le plan étant de prendre une autre coloc pour la remplacer. C’était sans compter qu’à l’hiver 2022 ma deuxième coloc rencontrerait elle aussi quelqu’un et déménagerait avec lui. Jusque là, je me dis que tout n’est pas perdu. Je vais devoir trouver deux coloc plutôt qu’une. Ça sera risqué mais faisable.
C’est alors que le propriétaire décide que je n’ai pas la capacité financière nécessaire pour louer toute seule l’appartement malgré que je lui ai dit que je comptais prendre deux colocataires. Soit dit en passant, sa raison sur ma capacité financière est discriminatoire et je lui ai fait savoir que s’il s’entêtait à refuser de me louer l’appartement en invoquant cette raison, je déposerai une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Pris en flagrant délit de discrimination, le propriétaire a préféré mettre l’appartement en vente plutôt que de me le louer et je n’en ai été informée qu’en mars 2022. Le bail se terminant le 30 juin 2022. J’avais donc trois mois pour me trouver un logement décent à un prix pas trop exorbitant. Bon courage!
Je précise que toutes ces années, je vivais dans des colocations tout inclus. Donc j’arrivais avec mes valises et tout était fourni à l’appartement. Des meubles aux chaudrons en passant par les ustensiles. Un mode de vie bien commode pour être honnête. Mais moins commode quand on doit prendre son propre appartement en trois mois.
La règle des 30%
La première chose que j’ai faite quand j’ai dû me mettre à la recherche d’un appartement, c’était de faire un budget. J’ai calculé 30% de mon revenu net mensuel et ce montant était le seuil que j’ai décidé de ne pas dépasser pour le loyer et les charges (hydro + internet).
Malgré que le temps pour trouver un appartement était court, j’ai refusé d’aller au-delà de mon budget. Les appartements qui rentraient dans mon budget dans ma ville étaient dans des quartiers mal famés où je n’avais jamais mis les pieds. Je ne voulais pas non plus faire de compromis sur la sécurité pour rentrer dans le budget.
J’étais prête à déménager au Nord du Québec si c’était le seul endroit de la province où je pouvais encore trouver un loyer qui rentre dans ce budget. À certains moments, j’ai aussi pensé repartir en colocation tellement les prix étaient hors de mon budget! Je faisais ma recherche d’appartement à l’échelle de la province avec comme principal critère le prix. Quand je voyais quelque chose qui était dans ma fourchette de prix, je partais regarder le quartier sur Google Maps.
J’ai fini par trouver un bel appartement dans ma ville qui rentrait dans mon budget. Le seul hic était que l’appartement était à louer à partir du premier mai alors que mon bail dans la colocation se terminait le 30 juin. J’aurai alors dû payer deux loyers pendant deux mois. Mon ancien propriétaire ayant refusé de rompre le contrat avant son terme. Mon nouveau propriétaire a accepté que je paie la moitié du loyer de mai pour qu’il me garde l’appartement. En juin, j’ai payé deux loyers.
En bon économe que je suis, j’ai bien sûr calculé si ça valait la peine de payer un mois et demi de loyer en plus de mon loyer courant. J’ai calculé si en étalant ce mois et demi de loyer sur douze mois, je ne pourrais pas prendre un appartement plus cher, mais mon appartement actuel était une bonne affaire.
L’importance d’un budget flexible
J’ai dépensé un peu plus de 6000$ pour rendre mon nouvel appartement minimalement habitable (les gros électros sont inclus). Et ça, c’est en plus d’avoir reçu beaucoup de dons. Je n’avais pas ces 6000$ sauvés dans un compte d’épargne en mars au moment où j’ai appris que je devais me trouver un appartement. Mon salaire mensuel n’est pas non pas non plus de 6000$ (pour le moment en tout cas).
Mon employeur nous offre 1500$ pour nos dépenses discrétionnaires. Je gardais ce montant en espérant m’acheter un nouveau téléphone plus tard dans l’année. Ce montant a servi a couvrir une partie de mes dépenses de déménagement.
J’ai couvert les autres dépenses en me mettant en mode urgence. J’ai momentanément arrêté de contribuer à mes Céli et Réer en dehors des prélèvements automatiques et avec mon employeur. Ce qui me libérait assez d’argent pour payer mes dépenses de déménagement sans m’endetter. D’où l’importance de se laisser une certaine marge quand on fait son budget. Si une bonne partie de mes revenus servait à payer des factures, je n’aurais pas pu réallouer des fonds pour couvrir ces dépenses inattendues.
Les dons et les articles de seconde main
Si j’avais dû acheter neuf tout ce dont j’avais besoin pour emménager mon appartement, je pense que j’aurais dépensé plus de 10000$. J’ai plutôt fait une liste d’articles que j’ai partagé avec les amis et voisins et les gens me donnaient ce qu’ils pouvaient.
J’ai aussi magasiné dans les friperies et j’ai trouvé des choses presque neuves à trois fois moins le prix du neuf.
Aujourd’hui, mon appartement est habitable et je m’en suis sortie sans aucune dette. Ça a pris beaucoup d’argent et de stress mais la paix n’a pas de prix!